Je laisse exceptionnellement la plume à Iris, ma fiancée. Elle a voulu me souffler une idée de billet, mais je lui ai proposé de l’écrire elle-même et de le publier sur mon blog.
4ème de couverture : « Les Goûters Philo aident les enfants à réfléchir sur les questions importantes qu’ils se posent. Toute une série de livres clairs, directs et drôles pour éveiller aux idées. »
Celui-ci parle de « La violence et la non-violence ». Un livre pour enfants à partir de 8 ans, car la philo peut être mise à la portée de tous.
En week-end chez mes parents, j’ai retrouvé ce petit bouquin que j’avais lu il y a quelques années. J’ai eu envie de le relire, pour me rafraîchir la mémoire et avoir un peu plus les idées au clair sur ce qu’est la non-violence, puisque le mouvement des Veilleurs qui est en train de se développer depuis quelques semaines se réclame de la non-violence.
Dans le même temps, j’ai vu sur les réseaux sociaux que Vivien Hoch ferait bien lui aussi de lire ce livre, car ce chercheur en philosophie est présenté comme « une figure des Veilleurs » alors qu’il ne cesse d’avoir un comportement violent. Précisons tout de suite qu’il n’est pas dans le staff des Veilleurs, et que s’il leur a peut-être donné quelques coups de main, il n’est pas représentatif du mouvement.
Voici quelques citations du livre, qui donnent des pistes sur l’attitude à avoir face à la violence :
« Dans le cercle de la violence, on est comme dans un tourbillon : aspiré, entraîné, incapable d’en sortir. Un seul moyen pour ne pas être aspiré : ne pas y entrer. Dès que l’on détecte la moindre petite violence, refuser d’y répondre. »
« Se montrer fort en face de la violence ne veut pas dire être violent. Se montrer fort prouve que l’on est capable de dompter la violence, de briser le cercle, et cela prouve qu’on veut le faire, qu’on y est décidé. »
« Répondre à la violence par la violence veut dire que nous ressemblons à celui qui agresse, que nous acceptons sa violence, puisque nous nous y mettons, nous aussi. »
« Si on répond à la violence par la non-violence, on dit à celui qui est violent qu’on ne parle pas la même langue que lui. On lui dit qu’on ne comprend pas sa langue, qu’on ne comprend pas le langage de la violence, qu’il ne sert à rien. »
« Un non-violent est quelqu’un qui est agressé par des injustices, par des violences, et qui décide de ne pas utiliser l’arme de la violence pour se battre. C’est quelqu’un qui décide de renoncer à la violence, même s’il continue à être victime d’injustices, même s’il risque sa vie. »
« La non-violence demande beaucoup d’imagination, d’intelligence, de patience et de persévérance. »
« L’escalade de la non-violence a commencé. Le sommet, c’est l’objectif que l’on veut atteindre. Pour l’atteindre, il faut grimper et être capable de faire de plus en plus d’efforts. En franchissant des niveaux de plus en plus difficiles, on montre à l’adversaire qu’on ne plaisante pas : personne ne fournit autant d’efforts pour un simple caprice. La tactique de la non-violence n’est jamais facile ; il faut y croire, s’accrocher, mais elle montre que l’on veut vraiment atteindre le sommet, l’objectif, que le combat est juste, que ça vaut le coup. La non-violence peut faire très peur : voir des milliers de personnes manifester dans le silence, le calme total, est très impressionnant. On sent leur volonté, leur puissance, à travers la force qu’ils montrent en se maîtrisant. Une force bien plus grande que ceux qui cassent tout. »
« Éviter les conflits, cela ne veut pas dire que le monde doit être peuplé de mous, de lâches, de gens qui s’écrasent ou partent en courant dès qu’il y a un désaccord. Au contraire. Cela veut dire un monde peuplé de gens préoccupés de ce qui se passe autour d’eux, de gens présents, attentifs, vigilants, pour détecter les endroits où les conflits sont en train de naître. Des gens capables d’utiliser leur intelligence, leur énergie, leur volonté, leur courage, leur persévérance pour résoudre les problèmes avant qu’ils ne se transforment en conflits. »
On ne peut pas narguer les policiers et se réclamer d’être un non-violent.
Toutefois, l’hymne des Veilleurs étant « l’Espérance », nous pouvons espérer que ce jeune homme se rende compte de ses incohérences, et qu’il choisisse la non-violence pour de bon. La non-violence s’apprend, il existe des techniques à appliquer. Nous pouvons lire Gandhi et tous ceux qui ont expérimenté la non-violence avant nous.
En attendant, on ne peut pas présenter Vivien Hoch comme un Veilleur, car sa démarche n’est pas claire.
Les Veilleurs, c’est un mouvement spontané et naissant dont il faut protéger l’inspiration, qui est fondée sur la non-violence. Il faut faire attention à ceux qui voudraient récupérer le mouvement, pour qu’ils ne le fassent pas tomber dans la violence. Ça pourrait arriver sans même qu’ils le fassent exprès, en étant simplement inconscients de leur propre violence.
Pour finir, je vous laisse lire la belle lettre d’encouragements que le père Daniel-Ange a adressé aux Veilleurs, qui nous ramène à l’essentiel.