De l’art ou du cochon ?

Samedi soir, en allant voir un film au MK2 Beaubourg avec un ami, je discutais d’un des sujets du moment : la veillée du 8 décembre à Notre-Dame de Paris. Discussion intéressante et contradictoire sur la contestation de Golgota PicNic, l’intérêt d’une vénération de la Couronne d’épines en réponse à la christianophobie, la pertinence d’un néologisme comme « christianophobie »…Bref, on continuait dans les rues de Paris les sempiternels débats de ces derniers temps. 

Conversation qui fût arrêtée par une vision surprenante…Rassurez-vous je n’ai pas eu d’apparition ! Mon regard a seulement croisé une immense affiche posée sur la façade (ou plutôt les tubulures) du Centre Georges Pompidou (voir photo). Elle représente le Président Pompidou, et une citation de ce grand homme : « L’art doit discuter, doit contester, doit protester. » Je l’avoue cette citation m’a laissé pantois…Et aussi elle m’a réjouit le cœur : enfin je tenais un élément du débat concernant Golgota PicNic : la question de l’art contemporain subventionné.  Lire la suite

Après l’affaire Castellucci : les blogs et le devoir d’information.

La blogosphère chrétienne connaît souvent des épisodes remuant. Ce fut le cas lors de la polémique qui a touché la représentation à Paris de la pièce de théâtre : « Sur le concept du visage du Fils de Dieu » de Romeo Castellucci. « L’affaire Castellucci » comme il convient de l’appeler a suscitée de très vives passions. D’abord il y a eu des appels à « Défendre le Christ » de la part d’organisation très à droite comme Civitas ou le Renouveau Français (entre autre). Puis, de nombreux blogueurs et personnalités ont exprimé une opinion divergente appelant les chrétiens à raison garder. J’ai été dans cette deuxième catégorie. 

Une polémique est née de la confrontation des deux points de vue. Commentaires de blogs, pages Facebook, tweets, propos radiophoniques, le débat était houleux pour ne pas dire âpre et violent. Certains ont été copieusement insultés commeMyriam Picardqui s’est fait maltraitée sur une station de radio se revendiquant de la bienséance… J’ai moi-même été malmené sur mon mur Facebook et j’ai même reçu un mél d’insulte très violent d’un petit jeune de 19 ans… 

Cette polémique terrible a été suivie d’une autre vague de discussion (plus soft que la précédente). En effet, un troisième point de vue est apparu qui ne concerne pas la pièce en elle-même : Certains blogueurs ont regretté que les divisions des chrétiens aient été étalées sur la place publique. Affirmant que « nous ne sommes pas seuls », ils semblaient déplorer les réactions à l’encontre des groupes extrémistes qui ont attaquéla pièce. Nonpour défendre Civitas, ils n’ont pas d’accointance avec eux, mais pour condamner ces divisions. 

J’avoue que ces déclarations m’ont laissé perplexe. Ils disent une vérité : les divisions font du tort à l’Eglise. Le Christ nous a appelés à l’unité. Je suis d’accord la dessus. 

Mais malgré tout je ne parviens pas à souscrire à ce discours. Pourquoi ? Lire la suite

De l’état de siège à l’esprit d’Assise

Paris a vu ces jours-ci certains évènements pas très glorieux pour « les cathos ». Le théâtre de la Ville, où était joué la pièce de Romeo Castellucci « Sur le concept du visage du fils de Dieu », a été littéralement pris d’assaut par des manifestants chrétiens. 

Vous connaissez mon point de vue sur cette pièce et sur la réaction à avoir. Je n’ai pas changé ma position. Je ne jette de pierres à personne. Ces gens ont certainement un amour sincère pour le Christ. Mais je n’aime pas la violence qui se dégage de cet évènement. Des prières chantées comme des cris de guerre, des actes physiques (jet d’œufs, d’huile de vidange sur le public) et pour finir l’atmosphère délétère du débat qui a suivi… Sur Facebook  j’ai été insulté très violemment par un jeune de ces mouvements. 

J’ai été tenté de vous reproduire les lignes que ce jeune homme (il a 19 ans) m’a envoyé…Mais non, ça ne sert à rien. Ces insultes vulgaires, sales, haineuses n’ont pas à être divulguées. Cela n’est hélas guère surprenant, regardez le site internet d’un de leurs mouvements (celui dont le nom figure sur la banderole), vous verrez qu’il n’ a rien de catholique. Juste du nationalisme, la nostalgie du 6 février 1934 (ils en fêtent l’anniversaire…) et puis…quelques claquements de bottes. 

Avec ces gens nous voyons se dessiner une mentalité : celle de l’état de siège. Ils sont terrés dans leur citadelle, refusant le monde tel qu’il est. De temps à autre ils font une sortie, âpre et violente, sans concession pour le monde moderne qu’ils exècrent.

 Mais l’actualité ne se résume pas à ces pathétiques exactions. Il y a un vrai évènement, un évènement mondial : le 25eme anniversaire de la rencontre d’Assise ! 

Il y a 25 ans, le Pape Jean-Paul II accueillait les dignitaires de presque toutes les religions du monde. Par cette rencontre était amorcé le dialogue interreligieux. Les chefs spirituels priaient ensembles pour la paix. Evènement extraordinaire et message puissant délivré au monde moderne qui assimile trop souvent foi et violence. 

NON, la religion n’est pas la guerre ! Bien au contraire le fait religieux est dans la nature de l’homme et peut être porteur de paix. 

Cette année Benoît XVI a décidé d’élargir encore la rencontre : toute les religions sont représentées, mais aussi des intellectuels athées comme Julia Kristeva. 

Mais pourquoi Assise ? 

Parce que cette rencontre est illuminée par le personnage de Saint François d’Assise. C’est lui qui a tenté le premier dialogue interreligieux de l’histoire en tentant un dialogue avec le sultan d’Egypte Al-Kamel. Chose impensable à l’époque. François était un homme de paix et de dialogue, il refusait la violence… 

L’Esprit d’Assise, le dialogue avec l’autre, celui qui est différent, qui parfois est considéré comme un ennemi ou au moins comme un rival. Voila qui est à l’opposé de l’esprit d’état de siège de nos chers croisés… 

Vivons l’Esprit d’Assise ! Quand quelque chose nous choque, au lieu d’agresser son auteur, allons plutôt lui parler. Tous le monde en sortira grandit !